TY - EJOUR AU - Legrand, Véronique ET - LA - Français PB - LEH Edition PY - 2020 TI - La fin de vie appréhendée par le droit anglais T2 - N2 - RésuméLe droit de mourir est un vaste débat qui suscite régulièrement l’engouement de la presse britannique qui médiatise chaque fois des procès intentés par des personnes qui souhaitent pouvoir choisir le moment de leur mort. Le suicide n’est pas réprimé au Royaume Uni, mais l’assistance au suicide peut être punie de 14 ans de prison en vertu de la loi sur le suicide de 1961. Ainsi, les personnes atteintes de maladies incurables et dégénératives qui ne pourront pas mettre fin à leurs jours sans l’assistance d’un tiers le moment venu tentent de faire déclarer cette loi contraire aux droits fondamentaux, et plus particulièrement l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme. La jurisprudence est tout à fait réceptive à ces appels et exhorte le Parlement à faire évoluer l’état du droit positif. Les projets de lois se sont succédé en ce sens ces dernières années, mais, malgré une opinion publique favorable, les débats au Parlement n’ont encore jamais abouti. Cela dit, en pratique, si les autorités chargées de mettre en examen les personnes ayant assisté un proche dans ses derniers instants se montrent assez compréhensives, tel n’est pas encore le cas lorsqu’il s’agit d’un membre du corps médical. Parallèlement, le droit de mourir dignement, c’est aussi l’abstention thérapeutique. Le droit de refuser un traitement est un droit quasi absolu en Grande Bretagne, fondé sur le droit à l’autodétermination et ce, peu importent les motivations profondes du patient dès lors que son choix est librement assumé. À vrai dire, c’est plutôt sur ce point de savoir si le choix exprimé est libre et éclairé que se cristallise le contentieux. Contentieux qui se complexifie lorsque le patient n’est pas en mesure d’exprimer sa volonté. À cet égard, le droit anglais permet à toute personne d’anticiper ce genre de situations en désignant un mandataire pour prendre les décisions en leur nom, ou en rédigeant une « déclaration anticipée » dont la force obligatoire est supérieure à ce que le droit français nomme « directives anticipées ». Pour les malades qui n’ont pas pu prendre ces mesures d’anticipation, le droit anglais connaît une procédure relativement rapide et judiciarisée axée sur la recherche du meilleur intérêt du patient afin de permettre aux médecins d’arrêter un traitement futile et inopportun sans risque de voir leur responsabilité engagée par des proches en désaccord.Mots-clésFin de vie – Suicide assisté – Directives anticipées – Acharnement thérapeutique – Refus de traitementAbstractIn recent years, there has been something of a shift in public and medical opinion as to whether assisted suicide should remain completely criminal, although the debate remains highly polarised. Several people, some affected by a terminal illness, have brought court proceedings to challenge whether the offence of assisted suicide is compatible with human rights legislation, particularly the right to respect for private and family life under Article 8 of the European Convention on Human Rights. Althoughthese cases have been unsuccessful, several of the Justices used their judgments to comment on the need for Parliament to properly address the issue of assisted suicide, whether or not it ultimately decides to change the law. As a matter of fact there have been many attempts to liberalise the law, largely by way of Private Members’ Bills.Anyway, although suicide itself is no longer a criminal act, under section 2 of the Suicide Act 1961 it remains a criminal offence for a third party to assist or encourage another to commit suicide and is punishable by up to 14 years’ imprisonment. Prosecutions for this offence can only be brought with the consent of the Director of Public Prosecutions, and the latter seems to be compassionate with the relatives who assisted a terminally-ill. But it is much more complicated for members of the medicalprofession.On the other side, the right to die also encompasses the right to refuse medical treatment. Every competent adult has the right to refuse unwanted medical treatment. This is part of the right of every individual to choose what will be done to their own body, and it applies even when refusing treatment means that the person may die. Indeed, as long as the patient has been given all the relevant information about his or her treatment options and knows the risks and benefits of each option, including the risksand benefits of turning down treatment, the patient’s wishes come first.So, the question is rather whether the patient’s decision was voluntary and informed. It is also possible to make an advanced decision or to appoint a lasting power of attorney. Moreover, in the absence of anticipatory measures, the mental capacity act provides that the best interest of the patient must be respected and in case of disagreement with the family, the Court of Protection may also be approached to make decisions about what is in the person’s best interests.KeywordsEnd of life care – Assisted suicide – Advanced decision – Therapeutic obstinacy – Right to refuse treatment PP - Bordeaux ID - bnds-10261 L2 - https://www.bnds.fr/edition-numerique/revue/rgdm/rgdm-76/la-fin-de-vie-apprehendee-par-le-droit-anglais-10261.html SN - SP - 193 EP - 208