Résumé du mémoire :
Le législateur de 1994 était venu proclamer, à l'attention des détenus, « une qualité et une continuité des soins équivalentes à ceux offerts à l'ensemble de la population », avec la volonté de faire passer le statut de « personnes détenues » après celui de « patient ». Toutefois, le lieu même de la prison peut sembler antinomique avec l'idée d'un accès aux soins identique à celui offert à l'ensemble de la population. La dimension de « punition », qui accompagne la peine prononcée, semble s’affronter à celle de « guérison ». La difficulté réside donc dans le fait de pouvoir concilier les contraintes sécuritaires imposées par le milieu carcéral et la protection de la santé des personnes détenues, alors même que ces deux notions semblent totalement
contradictoires. La question de la compatibilité des contraintes sécuritaires inhérentes aux établissements pénitentiaires avec une prise en charge médicale des détenus équivalente à celle du reste de la population est donc posée. Ainsi, plus de vingt ans après l'intervention du législateur, si les conditions de détention des personnes détenues se sont nettement améliorées, force est de constater que le statut de patient la personne détenue reste très secondaire ; qu'il s'agisse tout d'abord de l'accès aux soins des personnes détenus, de la modalité de ceux-ci, puis de leur conciliation avec l'exécution même de la peine.
Mots clés :
Détenus, Détention, Prison, Carcéral, Pénitentiaire, Patient, Santé