Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 162, novembre 2013
Cessez d’emm…der les médecins
Il n’y a plus un jour où les gazetiers et autres commentateurs ne demandent une loi ou un décret pour contraindre les divers professionnels de la santé.
C’est le cas pour l’organisation médicale hospitalière.
C’est le cas pour la permanence des soins.
C’est le cas pour l’embryon.
C’est le cas pour la fin de vie.
C’est le cas pour la sécurité sanitaire.
Et ce n’est point exhaustif, loin s’en faut…
Il n’y a plus une semaine sans que les juges judiciaires, au civil comme au pénal, ou administratifs ne délivrent une jurisprudence condamnant les médecins pour leur pratique professionnelle.
Certes, tout n’est pas à rejeter, les médecins le savent et le comprennent ; mais, çà et là, les juges sont toujours plus sévères envers les médecins sans qu’une once d’empathie ne vienne éclairer leurs décisions. Est-ce si facile de soigner ?
A force de contraindre, à force de suspecter, à force de condamner, plus personne ne voudra pratiquer la médecine, si ce n’est soigner a minima, sans risque, et avec retard pour avoir consulté un comité d’éthique…
Une profession, quelle qu’elle soit, ne peut vivre sereinement sous le joug de « l’opinion publique » relayée par l’administration, les gazetiers et les juges.
Qu’il nous soit permis de nous référer au président Pompidou (1969-1974) qui, excédé par ce que lui proposaient ses ministres porte-parole de leurs administrations, répondait avec bon sens à toutes leurs propositions : Cessez d’emm…der les Français.