La Gazette de l'Hôpital numéro 133

numéro 133, avril 2018

En crise permanente ?

C’est devenu une antienne, les journalistes diraient un marronnier. Périodiquement, l’hôpital manifeste. Les personnels hospitaliers, y compris les médecins, protestent et certains d’entre eux pétitionnent. Les grands journaux en font leurs titres. Les ministres quels qu’ils soient promettent que ça ira mieux demain. Cela devient une rengaine qui lasse les plus crédules. Que faire ? Depuis la loi de décembre 1970 portant réforme de l’hôpital, les majorités successives de Droite, de Gauche, du Centre avancent leur botte secrète tels des bretteurs en mal d’aspiration : il faut restructurer le paysage hospitalier, invariablement ils avancent leurs remèdes miracles. Supprimer des hôpitaux sous prétexte qu’ils sont implantés dans des petites villes : ce furent la fermeture des petites maternités (les deux tiers ont fermé), la fermeture des services de chirurgie (il n’en subsiste presque plus), et des services de réanimation, ainsi des services d’urgences. Bref, on ferme tous azimuts, et les grands centres hospitaliers des métropoles régionales ne cessent de prospérer. Manifestement, les remèdes ne sont pas adaptés, le mal n’est pas jugulé, la crise est permanente.