Résumé : En 2004, le législateur français a créé les crimes contre l’espèce humaine. Les peines les plus sévères furent prévues pour punir leurs éventuels auteurs. Jamais appliqué, ce droit pénal possède néanmoins une forte dimension symbolique. L’idée même de tels crimes évoque le meurtre d’une entité transcendante. Toutefois, la notion d’espèce humaine est nébuleuse, et ses métonymies sont multiples. Or, en fonction de la nature réelle de l’objet protégé, la garantie de son intégrité n’a pas la même signification ni les mêmes implications juridiques. Il est donc nécessaire de déterminer la chose derrière le mot : « “Espèce humaine” ? Je veux bien, mais alors, de quoi parlons-nous ? », demandait Pierre Legendre.
Abstract: In 2004, the French legislator created crimes against the human species. The most severe penalties were introduced to punish any perpetrators. Never applied, this criminal law nevertheless has a strong symbolic dimension. The very idea of such crimes evokes the murder of a transcendent entity. However, the notion of the human species is nebulous, and its metonymies are manifold. Depending on the actual nature of the protected object, guaranteeing its integrity does not have the same meaning or the same legal implications. It is therefore necessary to determine the thing behind the word: “ « Human species »? I agree, but what are we talking about?”, asked Pierre Legendre.
Mots-clés : espèce humaine – clonage – eugénisme – droit pénal
Keywords: human species – cloning – eugenics – criminal law