Obstination déraisonnable : le juge est-il un médecin imaginaire ?
Résumé
L’analyse des récentes décisions de justice portant sur l’opportunité d’arrêter ou de ne pas entreprendre de soins curatifs, qui apparaissent, au regard des chances limitées de guérison, comme une obstination déraisonnable, permet de constater l’implication croissante des familles de patients incapables de s’exprimer. Il n’en résulte pas moins une prépondérance de l’avis médical au détriment tant de la volonté de l’entourage que du pouvoir d’appréciation du juge lui-même.
Mots-clés
Fin de vie – Obstination déraisonnable – Consentement – Expertise médicale – Rôle du juge – Droit à la vie
Abstract
The article addresses the judge’s role and method when deciding whether or not curative treatments can be qualified as unreasonable medical obstinacy, particularly in the case of patients unable to express themselves. French case law illustrates that medical opinion has considerable impact on judges’ decisions, compared to the will of patients’ families.
Keywords
End of life – Unreasonable obstinacy – Consent – Medical expertise – Judge’s role – Right to life
I. L’OFFICE DU JUGE CONFRONTÉ AUX REVENDICATIONS CROISSANTES DE L’ENTOURAGE DU PATIENT HORS D’ÉTAT D’EXPRIMER SON CONSENTEMENT
A. Le périmètre extensible des personnes incapables d’exprimer leur consentement
B. Les pouvoirs du juge chargé de déterminer le caractère déraisonnable d’un traitement
II. L’AVIS MÉDICAL COMME PALLIATIF AU DÉFAUT DE CONSENTEMENT
A. L’importance de l’appréciation du médecin
B. Le recours à une expertise médicale supplémentaire