Le refus de soins par le médecin au XIXe siècle

Résumé

Alors que le professionnel en l’art de guérir a pour mission de soigner, ou du moins de soulager, le législateur du XIXe siècle n’a pas jugé utile de le soumettre à une obligation de soins lorsqu’il est requis par un particulier ; un mutisme législatif qui crée le principe du refus de soins par le praticien et fait primer l’intérêt médical sur la vie. Au nom du caractère libéral et de l’indépendance de la profession médicale, le choix du malade est absolu, et aucune contrainte légale de soins ne peut être exercée lorsque la demande émane d’un particulier. L’unique obligation à laquelle est soumis le praticien est celle qu’il se crée en promettant d’intervenir et en commençant les soins. Mais, même dans ces hypothèses, sa responsabilité quasi délictuelle reste aléatoire.

Mots-clés

Refus de soins – Responsabilité médicale – Responsabilité quasi délictuelle – XIXe siècle – Promesse de soins – Continuité des soins

Abstract

While the role of the professional in the art of healing is to heal, or at least to provide relief, 19th century legislation did not consider it useful to subject these professionals to an obligation of care when called upon by an individual. This legislative silence brought about the principle of refusal of care by the practitioner and prioritized medical interest over life. In the name of the liberal character and independence of the medical profession, the choice of the patient is absolute and no legal constraint of care can be exercised when the request comes from an individual. The only obligation to which the practitioner is subject is created for themselves when promising to intervene and by starting the treatment. But, even in these cases, practitioner’s quasi-tort liability remains uncertain.

Keywords

Refusal of care – Medical liability – Quasi-tort liability – 19th century – Promise of care – Continuity of care