Résumé
La circulation croissante des données personnelles de santé laisse à penser qu’elles pourraient être
qualifiées de biens. Cette qualification est cependant contredite par le droit positif, qui protège les
informations relatives à la santé derrière le voile de l’intimité de la vie privée. Prospectivement, cette
qualification se heurte à l’exclusivité que suppose la propriété, exclusivité impossible pour les données
personnelles en raison de leur ubiquité.
L’exclusion de cette qualification produit des conséquences importantes quant au régime juridique des
données, qui se trouvent par exemple exclues des prérogatives d’un tuteur ou d’un curateur aux biens.
Des difficultés subsistent néanmoins concernant l’articulation des règles spéciales des données avec
celles figurant dans le Code de la santé publique et, plus largement, concernant les imperfections de la
protection de la vie privée du patient.
Mots-clés
Données personnelles de santé – Vie privée – Propriété – Numérique
Abstract
The increasing circulation of personal health data suggests that it could be classified as an asset.
However, this qualification is contradicted by positive law, which protects health information behind
the veil of privacy. Prospectively, this classification comes up against the exclusivity that property
implies, an exclusivity that is impossible for personal data because of its ubiquity.
The exclusion of this qualification has important consequences for the legal status of data, which is
excluded, for example, from the prerogatives of a guardian or trustee of property. Difficulties remain,
however, regarding the relationship between the special rules governing data and those set out in the
Public Health Code and, more generally, regarding the imperfections of the protection of patient
privacy.
Keywords
Personnal health data – Privacy – Property – Digital