Cantonné classiquement à la summa divisio Chose/Personne, le droit positif français peine de plus en plus à appréhender l’« humain », cette réalité si particulière qui oscille entre la sphère sacrée et une sphère disponible. Pourtant, à l’heure de la mondialisation, d’une reconnaissance de plus en plus grande de l’autonomie des individus, il apparaît que c’est l’essence même de ce que nous représentons qui pourrait se trouver menacée si nous n’y prenons pas garde.
Il sera tout d’abord abordé la question de la sacralité juridique de l’« humain ». D’où vient-elle ? Comment se traduit-elle ? Si d’un côté, le droit peut expliquer la sacralité de l’humain vivant et viable au travers du mécanisme de la personnalité juridique, la justification de la protection accordée aux embryons, aux cadavres, semble, pour sa part, trouver sa source dans un discours toujours plus « éthique ». Néanmoins, pourquoi cette acception téléologique de « humain » ?
Viendra ensuite la question de la disponibilité juridique de cette réalité. Nous assistons depuis plusieurs années à un accroissement des revendications ainsi qu’à un élargissement des possibilités d’action sur cette matière si particulière. Toutefois, jusqu’où ce mouvement peut-il aller ? Quelles limites le législateur s’efforce-t-il de préserver ? Les tensions présentes entre la sacralité et la disponibilité de l’« humain » ne vont-elle pas conduire à une rupture ?
Focalisant l’attention sur les ambivalences qui existent entre les différents discours, cet ouvrage se veut comme une synthèse permettant de visualiser les oppositions en présence et ce, afin de permettre une meilleure construction des réflexions futures.
Cet ouvrage a reçu le Prix Étienne Ponseillé décerné par la faculté de droit de Montpellier (Meilleure thèse en droit de la santé 2010). Il a fait l’objet d’une mise à jour par son auteur suite à l’adoption de la loi n° 2011-814 du 7 juillet 2011 relative à la bioéthique.