La génétique est une science qui fascine, dont les implications médicales et sociales ne peuvent plus être niées. La génétique, et plus particulièrement les tests génétiques, abordent ainsi les grandes questions d’identification, de fichage, de prévention et de sélection, et ce par-delà les bornes de la vie. Source d’informations identitaire et médicale pour les vivants, le recours aux tests génétiques post-mortem confrontent des droits fondamentaux concurrents et soulèvent de nombreuses questions éthiques. Or, le cadre juridique apporté au recours aux tests génétiques post-mortem reste ambigu, accordant toutefois une place souveraine à la volonté du défunt sans chercher à pondérer les intérêts en présence. Dans ce contexte, une telle posture législative penchant pour une absence de pondération expose le droit français à la critique de la Cour européenne des droits de l’Homme et invite à réflé- chir à une évolution de ses dispositions. Aussi, l’apport des droits étrangers pourrait constituer un outil réflexif d’évolution.
I. Les tests génétiques post-mortem face à la place ambiguë de la volonté
A. La quête d’une identité filiale, une volonté sacralisée
B. La quête d’informations médicales, une volonté recherchée ?
II. La souveraineté de la volonté repensée à l’aune d’une proportionnalité des intérêts
A. Plaidoyer pour une pondération des intérêts, entre considérations éthiques et intimités génétiques
B. Recherche d’une pondération des intérêts, à la lumière des droits étrangers