En novembre 2001, certains syndicats de généralistes ont appelé à une grève des gardes de nuit pour obtenir la revalorisation de leurs honoraires. Si l'on peut aisément entendre leur revendication, cette instrumentalisation des patients dans le but de faire pression sur les pouvoirs publics semble inacceptable, d'autant qu'elle est contraire au Code de déontologie qui prévoit l'obligation d'assurer les gardes et de respecter le patient. Les médecins ont par ailleurs écarté le droit en appliquant directement aux assurés l'augmentation revendiquée, en totale violation des règles conventionnelles. Cette pratique peut s'analyser comme une rupture du contrat social et une remise en cause du principe même de solidarité sociale. Au plan individuel, est-il possible de voir le consentement au contrat médical comme vicié dans la mesure où le malade a payé la consultation en raison d'une certaine contrainte psychologique résultant du caractère inégalitaire de la relation médecin-patient. Le mouvement initié par les généralistes rend finalement compte de la relativité de la déontologie et d'une assimilation progressive et malheureuse des médecins à de " simples prestataires de services " dans un contexte de consumérisme médical.
I. – LE MALADE, VICTIME POTENTIELLE DE LA GRÈVE DES GARDES A. – Le malade, instrument de l’action syndicale B. – L’action syndicale comme manquement majeur à la déontologie médicale II. – L’ASSURÉ, VICTIME RÉELLE DES TARIFS SAUVAGES A. – L’action collective comme manquement à l’ordre public de la Sécurité sociale préjudiciable aux assurés B. – L’action collective comme vice de consentement du contrat médical préjudiciable au malade III. – CONCLUSION A. – Les réactions entraînées par les actions collectives des généralistes B. – Le sens à donner à l’évolution des actions collectives des médecins libéraux
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