Résumé
Le défunt bénéficie, dans l’Allemagne moderne, d’une protection peu courante. Tout d’abord, même si le critère communément admis de mort cérébrale pour constater le décès n’est pas rejeté, le législateur allemand se réfère également à l’état évolutif des sciences médicales, rassurant ainsi le donneur potentiel d’organes. À côté du respect conféré au corps sans vie, l’image du défunt et de sa mémoire fait également l’objet d’une protection très étendue. Par ailleurs, le principe d’autonomie, qui joue un rôle déterminant dans la philosophie de Kant et découle aujourd’hui de la Loi fondamentale, permet à chacun de décider, par anticipation, du devenir de sa dépouille. C’est ainsi qu’en matière de don d’organes, l’Allemagne rejette le système du « consentement présumé » fréquemment adopté dans d’autres pays, pour conférer une priorité absolue à la volonté du défunt.
Mots-clés
Décès – Défunt – Droit d’autodétermination – Mort cérébrale – Transplantation
Abstract
The deceased enjoys modern protection in modern Germany. First of all, even if the commonly accepted criterion of brain death for noting death has not been rejected, the German legislator also refers to the evolving state of the medical sciences, thus reassuring the potential organ donor. Besides the respect given to the lifeless body, the image of the deceased and his memory is also the subject of very extensive protection. In addition, the principle of autonomy, which plays a determining role in Kant’s philosophy and derives today from the Basic Law, allows everyone to decide, in advance, the fate of their remains. Thus in matters of organ donation, Germany rejects the system of « presumed consent » frequently adopted in other countries, to give absolute priority to the will of the deceased.
Keywords
Death – The dead – Right of Self-determination – Cerebral death – Transplantation